OUAGADOUGOU, Burkina Faso, le 15 juin 2023-/African Media Agency(AMA)/ Selon le dernier Rapport sur la situation économique au Burkina Faso, la croissance économique a ralenti à 2,5 % en 2022 avec une inflation la plus élevée de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et qui exacerbe l’insécurité alimentaire.
Après une reprise économique forte de 6,9 % en 2021, la croissance du PIB a connu une décélération en 2022, à 2,5 % (correspondant à une contraction du PIB par habitant de 0,1 %) dû principalement à une baisse de l’activité minière de 13,7 %, à la suite des fermetures de mines. L’inflation moyenne a atteint 14,1 % alors que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 23,4 % en moyenne sur l’année.
Ce rapport s’inscrit dans la série de publications périodiques du Groupe de la Banque mondiale, mettant en évidence les tendances économiques récentes, analysant les perspectives économiques à court et moyen termes, et consacrant un chapitre spécial, aux questions pertinentes pour le développement du pays. L’édition d’avril 2023 mettait l’accent sur le renforcement de la résilience financière face aux chocs climatiques. Le rapport met également en exergue les résultats spécifiques au Burkina Faso issus du Rapport régional sur le Climat et le Développement (CCDR) des pays du G5 Sahel.
« Le Burkina Faso continue à faire preuve de résilience et ce en dépit des crises sécuritaire et humanitaire auxquelles le pays est confronté. A ces différentes crises se greffe la vulnérabilité du pays au changement climatique, » souligne Maimouna Mbow Fam, Représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso. « Face à ces vulnérabilités concomitantes, les perspectives à moyen terme du Burkina Faso dépendent fortement de l’amélioration de la résilience financière aux chocs de toutes sortes, y compris climatiques. »
Le Rapport note que la faible croissance en 2022 (notamment dans le secteur agricole) et l’inflation élevée ont entraîné une augmentation du taux de pauvreté, estimée à 5,9 points de pourcentage et que 1,5 million de personnes supplémentaires ont basculé dans l’extrême pauvreté. Point marquant, la baisse de revenus des ménages pauvres, qui dépendent principalement de l’agriculture, s’explique notamment par la mauvaise récolte de 2021 et les perturbations de la saison de végétation en 2022.
« Dans un contexte d’insécurité persistante, de vulnérabilité de l’économie aux chocs climatiques et d’une marge de manœuvre budgétaire étroite, nous proposons des pistes de solutions de court terme en matière de politiques fiscales et sociales pour renforcer le système national de protection sociale, lutter contre l’insécurité alimentaire, et préserver la soutenabilité de la dette » suggèrent Daniel Pajank et Kodzovi Abalo, économistes principaux pour le Burkina Faso à la Banque mondiale et co-auteurs du rapport.
Les auteurs préconisent également des options politiques pour mieux gérer les impacts financiers des catastrophes. Ainsi, selon le Rapport, le gouvernement pourrait envisager de combiner les instruments de financement des risques. Deux options complémentaires sont disponibles : (i) une approche de rétention, dans laquelle le gouvernement assume les pertes dues aux catastrophes en utilisant des ressources budgétaires ; et (ii) une approche de transfert, dans laquelle le gouvernement transfère les pertes futures potentielles au marché de l’assurance moyennant une prime.
Des notes d’optimisme sont à noter avec un rebond de la croissance prévu à 4,3 % en 2023, tiré essentiellement par la consommation privée et publique, les dépenses publiques restant élevées. À moyen terme, l’investissement privé devrait se redresser et s’accélérer, tandis que les secteurs primaire et tertiaire resteront les principaux moteurs de la croissance.
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